- Système de jeu : Chroniques Oubliées Fantasy
- Univers : Val-Tordu et Borderive (de Hero Kids) PEGI7
- Maitre de jeu : Bertrand
- Casting :
- Eléonore : Maëlla Elethian une haut-elfe magicienne,
- Joël : Kroril Forgepierre un prêtre nain,
- Pierre : Urd Mâcheloup un barbare humain,
- Vincent : Floki un guerrier humain,
- Yann : Turpin Plumesac un halfelin voleur.
Pas de divulgachage si vous êtes joueur, le scénario utilisé ici est une création originale.
Suite de l’épisode 6 : Il n’y a si bon chartier qui ne verse.
Sur le lieu-dit de la fontaine aux fièvres, le camp actuel des Bannis, c’est l’effervescence. Les fumeroles des derniers incendies serpentent dans le camp de tentes. L’odeur âcre de brulé racle la gorge. Des tombes fraichement creusées sont rebouchées et couronnées de trois pierres.Des femmes orques sont venues négocier pour reprendre le corps des leurs. Eux aussi ont des rituels funéraires.Que penser de ces Bannis ? Des réfugiés ? Non. Encore moins des gueux, surtout pas des bandits de grands chemins. C’est une vraie communauté ; certes, rassemblée par une malédiction – la grise-écaille – mais organisée et avec ses lois. Ils obéissent aux ordres et élisent leur chef. D’ailleurs leur nouvelle dirigante, Brivelle, s’approche et guide nos aventuriers à l’écart d’une tente pour discuter.
Brivelle remercie nos aventuriers pour avoir pris des risques en amenant le chariot de ravitaillement. Elle leurs déconseille de repartir ce soir car la route n’est plus sure. Les orques leurs contestent le contrôle de la route Borderive – Côteglace aux Bannis. C’est la troisième attaque en deux semaines.
Aujourd’hui l’assaut a été violent et les Bannis n’ont résisté que grâce à Bree et ses pouvoirs exceptionnels. Mais elle est inconsciente à cet instant et à l’infirmerie. Si elle ne se remet pas, Brivelle pense qu’il faudra retraiter dans une vallée plus encaissée au nord, peut-être même vers Côteglace si elle peut négocier quelque chose.
Elle explique qu’elle prône dorénavant la normalisation des relations avec les villages. Elle a été élue « Roc » sur cette idée. Klumig a été limogé et il est même aux fers plus bas dans le campement.
Brivelle précise qu’elle gardera les bœufs. Ce point n’était pas précisé dans l’accord. Si cela pose des difficultés, elle dédommagera. Ils ont besoin de viande et ont épuisé le gibier alentour.
Elle a également une lettre pour Majan et deux pigeons pour des communications plus rapides.
L’elfe, le nain et le barbare sont ses invités. Des couchages et des tentes ont (malheureusement) été libérées.
Deux bannis – qui n’ont pas le grise-écaille – les accompagnerons : Turpin, un halfelin (filou) et Komel un humain (guerrier). Les deux leurs font faire rapidement le tour du camp.
La bande, arrive aux cuisines. Un nain, d’un certain age, touille une grand chaudron : orge et orties. Très intéressé par Kroril, ils échangent sur la qualité de la cuisine naine. Roruk Marchelave s’occupe en effet de la restauration des Bannis depuis quelques saisons. Soudain lorsque Kroril se présente, Roruk se fige.
« – Forgepierre, ai-je bien entendu ? demande Rorik.
– Oui, Kroril Forgepierre. Insiste le prêtre.
– Je vois que le sang des traitres à la vie longue ! Assomme Rorik.
– Que voulez-vous dire ? Bafouille Kroril.
– J’ai bien connu votre père Krorul, c’était un ami et on a fait les quatre cents coups ensemble. Jusqu’à ce qu’il épouse votre mère : Royna, la seconde fille du seigneur Thormir de Casse-Roche. Grisé par son nouveau rang, il s’est mis en tête de réformer la cité. Mais les Casse-Roche sont des conservateurs, jusqu’au bout des pioches. On a alors organisé une « transition » du pouvoir. Elle s’est fort mal passée. Nous avons été trahis, emprisonnés et tous les leaders réformateurs déportés. Ils ne pouvaient nous exécuter, alors ils nous ont vendu aux Chênes de Fer, qui nous ont convoyé vers … j’imagine Port-Libre ? J’ai pu m’échapper avant l’arrivée à destination. Après avoir erré des lustres, j’ai été accueilli ici. Toujours au contact de la pierre en quelque sorte ! Votre père n’a pas eu cette chance. Je n’ai plus eu de nouvelles depuis. Je doute qu’il ait pu s’échapper, il était très surveillé.
– Votre mère, Royna, a été remarié à un rejeton des Fer-Foudre j’ai appris. Votre grand-père Krurul ne vous a-t-il vraiment rien raconté ? – Allez, c’est bientôt l’heure de la soupe et il me reste encore du travail. Allez-y nous auront l’occasion d’en reparler. »
Kroril sous le choc de la révélation, poursuit groggy, la visite du camp.
Direction l’infirmerie, tenue par Braegonne, la mère de Bree. Cinq Bannis sont alités dont Bree. Braegonne remercie chaleureusement Maëlla, Kroril et Urd d’avoir couvert sa fille lors de l’incendie de Borderive. Béni soit Dénora – Dénora déesse de la Compassion et de la Guérison – cet incident est clos aujourd’hui et nous avons rétabli les relations avec Borderive.
Braegonne les questionne sur l’homme inconscient qui était dans le chariot.
« – Que s’est-il passé ? demande-t-elle. Il est entre les deux mondes et je ne peux rien pour lui. Si vous avez une once de pitié faite ce que vous avez à faire prêtre nain.
Braegonne lui tend une dague mais Kroril ne s’en saisit pas. Il souhaite faire parler le captif.
– Si vous ne pouvez le faire, je le ferai. Se résout la guérisseuse.
– Plus on attend et plus il y a de risque qu’il reste coincer entre les deux mondes. Vous ne souhaiteriez pas qu’il vous hante toute votre vie, dites-moi ? ».
Kroril céde, puis aide à soigner les blessés avec ses pouvoirs. Certains sont remis sur pied immédiatement. Ils remercient Kroril et bénissent Gorom, dieu de la Pierre et des Architectes.
Braegonne est très inquiète pour sa fille. Elle est persuadé que Bree survivra mais elle pense qu’il faudra plusieurs jours voire semaines avant qu’elle ne se remette. Elle pourrait cependant accélérer la guérison avec de la Joubarbe des brises. Cette plante est très puissante contre les brulures. Mais elle n’en a plus depuis une saison au moins. Elle demande à Kroril, Maëlla et Urd s’ils peuvent l’aider à s’en procurer.
La Joubarde des brises est courante sur le Plateau du Crâne, plus au sud. Elle reste rare et petite à cette saison. Le mieux serait d’aller voir … Rácasercë, l’ermite elfe. Elle habite un arbre sacré prés de la rivière de la Combe-Brisée à côté des Cascades Pourpres. Elle est dure en affaire, mais la guérisseuse sait ce qu’il lui manque le plus : pouvoir lire la nuit ses livres et parchemins. De l’huile de noix pour sa lanterne fera l’affaire. Herblon, l’intendant, va bien en lâcher quelques onces.
Elle propose de prendre Turpin, l’halfelin, pour les guider car il connait le chemin. Turpin objecte qu’il faudra traverser les lignes orques. Effectivement. Braegonne propose de prendre Floki, le guerrier, c’est une fine lame. Si Brivelle est d’accord pour s’en séparer.
Braegonne n’a pas grand chose à offrir à part quelques potions de Grimma, une partie de celles volées, dont elle ignore en plus les propriétés. Nos aventurier acceptent de l’aider, ils partiront demain matin.
Braegonne leur donne une potion à chacun, prise au hasard dans une caisse.
Le passage dans les réserves de l’intendant Herblon est animé. Il cède, ronchon, une gourde d’huile de noix. Maëlla prend un carquois de vieilles flèches rouillées provenant des réserves de château Labours. Herblon prend Turpin la main dans le sac, essayant de dérober un bocal de cornichons. C’est qu’il connait le chapardeur et s’en méfie !
La brume marine est montée. L’air est poisseux, comme lourd. Chaque objet se nimbe de perles. On y voit à une dizaine de pieds tout au plus. C’est rarissime que la brume monte aussi haut dans les montagnes.
Notre magicienne profite de la nuit pour améliorer ses nouvelles flèches vraiment trop moches. Au programme : remplacement de l’empennage avec des plumes d’oie qu’elle gardait dans son sac et polissage des pointes avec la pierre à aiguiser d’Urd. C’est un succès, les flèches étincellent !
Le barbare dort à poings fermés dans la tente. Il est réveillé par un objet froid sur sa gorge. Une dague !
Ildud, un banni, le rappelle à la mort de son frère Tual, à Borderive lors du cambriolage de l’échoppe de Grimma. Il sait que c’est lui, Urd qui l’a occis.
Il ne peut pas le saigner ce soir, ne serait-ce que pour ce qu’il a fait pour la communauté avec le ravitaillement. Et puis ce serait trop rapide, et il veut qu’il souffre. Ildud lève alors son bras gauche, au dessus du barbare, et taillade sa plaque de grise-écaille avec sa dague. Urd se dégage, trop tard, sa figure est couverte du sang du malade. Kroril a le réflexe de « laver » Urd avec le seul liquide qu’il a sous la main : le pot de chambre. Urd est bon pour aller se laver à la fontaine aux Fièvres !
Turpin qui a été réveillé, vient questionner Ildud, qui avait prévu un bandage et se soigne l’avant-bras en ricanant. Il s’assure que ça n’ira pas plus loin. Floki, lui dort encore.
Un peu avant l’aube, Éclair gréorgne (entre grognement et grésillement) à l’entrée de la tente. Kroril et Maëlla entendent un battement d’aile et un bruit sourd dans le camp. Un garde interpelle quelqu’un dans la nuit. Kroril sort de la tente, le garde vole en tournoyant au dessus de lui, l’air aussi surpris que le nain, pour s’écraser dans les buissons derrière. Deux énormes branches avancent vers Kroril dans la brume. Il y a de la peau aussi … et en levant la tête le nain aperçoit un bec gigantesque. Kroril sonne l’alarme, prend son courage à deux mains et attaque. Il est catapulté au fond de la tente qu’il emporte avec lui. La bestiole gigantesque, un quetzalcoatlus, renifle et cherche quelque chose. L’animal est rapidement encerclé, Urd déclenche une charge furieuse qui le blesse sérieusement. Turpin lui tire des flèches, Kroril des marteaux magiques, Floki est au contact mais demande de ne pas l’attaquer pour voir ce qu’il cherche. Le quetzalcoatlus se dirige vers Bree et s’apprête à poser une patte dessus lorsque son attention est détournée. Une nouvelle charge d’Urd le met à terre. Le reptile se relève. Maëlla lui lance un rayon affaiblissant. Floki, qui faisait rempart avec un garde devant Bree est écrasé par une serre et projeté au sol. Il parvient à se libérer de l’étreinte en roulant-boulant.
Finalement, le monstre s’assoit. Puis bondit en hauteur et s’envole, non s’en avoir pris une flèche dans le postérieur par Turpin et par Maëlla.
Personne ne trouvera à nouveau le sommeil, pas même Floki, et l’aube pointe. Le soleil se lève sur un nouveau jour et de nouvelles aventures.
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