Vous trouverez ici le compte-rendu d’une partie de wargame sur No Retreat, the Russian Front faite sur TableTop Similator entre Bertrand L. et Philippe B.

  •  Jeu : No Retreat, Russian Front
  •  Editeur : GMT
  •  Type : stratégique à hexagones sur l’ensemble du front Russe 1941-1945. 1 tour de jeu équivaut à 2 mois.
  •  Joué sur : TableTop Simulator
  •  Protagonistes :
    • Bertrand L. joue les Soviétiques
    • Philippe B. joue les Allemands
  • Durée et séance : joué en quatre séances début novembre 2020

No Retreat, the Russian Front, propose de rejouer l’ensemble du front est de la deuxième guerre mondiale avec une proposition alléchante. Peu de pions, une carte simple, un système de jeu facile à prendre en main (au prix de quelques subtilités et exceptions). C’est un grand classique du wargame sur ce théâtre d’opérations, et à juste titre.

Le jeu rend en effet parfaitement le contexte militaire historique, et incorpore avec perfection le renversement de l’initiative fin 1942. Les conditions de victoire automatique s’adaptent au fur et à mesure du déroulé du jeu (et de la météo). Les points de victoire (PV) se gagnent en contrôlant les villes, ou en encerclant des unités. L’allemand peut aussi gagner en contrôlant trois des quatre villes stratégiques de l’URSS: Moscou, Leningrad, Stalingrad, Sébastopol.

Le jeu débute le 22 juin 1941. Persuadé que les allemands ne rompront pas le pacte de non-agression signé deux ans plus tôt, Staline sirote tranquillement une vodka dans sa datcha de Kountsevo quand les premiers coups de canons tonnent en Pologne occupée. Les maigres troupes soviétiques ne vont pas faire le poids aux forces amassées par les allemands à la frontière, comme le montre la situation à la mise en place.

Situation au début du jeu. On voit la disproportion des forces. Par ailleurs, on voit que le front russe le plus puissant est situé au sud, car les Soviétiques ne s’attendaient pas à un Schwerpunkt au nord des marais du Pripiat.

Tours 1 – 3 (de juin à octobre 1941)
Les premiers tours se déroulent de manière assez traditionnelle. Les allemands encerclent et détruisent le front de l’ouest sur la frontière. Mais la victoire automatique échappe à l’allemand grâce à une défense héroïque de Bertrand sur Minsk, qui ne tombera pas ce tour. Le peuple soviétique fête la grandiose contre-attaque de l’héroïque armée rouge du sud ouest dans la poche de Minsk face aux 9éme et 16éme armées fascistes. Le sacrifice de ces héros du peuple n’aura pas été vain en mobilisant quatre armées allemandes pendant quatre mois.

Au nord, Riga est prise facilement, et une armée panzer campe devant Leningrad. Au sud, Kiev et Odessa sont tombées.

L’hiver approche … et va ralentir les panzers. Les allemands vont-ils tenter une poussée au nord, sur Moscou, ou vont-ils filer vers le pétrole du Caucase : les options sont ouvertes. Pour le moment, aucune perte pour les allemands, mais ils jouent sans grosse prise de risque.

Situation fin octobre 1941 (Tour 3). Minsk a longtemps résistée et n’est pas encore occupée. Odessa, traditionnellement difficile à prendre, est passée rapidement aux mains des fascistes.

Tours 4 – 5 (de novembre 1941 à février 1942)
C’est l’hiver sur le front russe. Le froid fait geler l’huile des moteurs des Panzer de Philippe et l’offensive allemande patine sur les routes verglacées de Russie et d’Ukraine. Malgré la destruction d’un front russe dans un kessel (chaudron) au nord de Kharkov, et une offensive devant Moscou en novembre-décembre, peu de choses bougent. Bertrand en profite pour tenter quelques contre-attaques devant Moscou et au sud devant Dniepropetrovsk, sans résultats majeurs.
Finalement, il se concentre surtout sur la stabilisation d’un front solide du nord au sud, grâce aux nombreux renforts dont il bénéficie. D’autant plus qu’au grand dam de l’OKH, les météorologistes ont prévu un hiver exceptionnellement long, qui durera jusqu’en mars-avril (tour 6) en continuant d’handicaper l’allemand. Peu de changement au final sur ces quatre mois. Les allemands restent puissants, mais encore loin de leurs objectifs.

Le front en Février 1942. Peu de progrès pour les fascistes. Le Russe a rétabli une ligne de front solide de Leningrad à Rostov.

Tours 6 et 7 (de mars à juin 42)
Après deux tours finalement stériles, l’Allemand reprend l’offensive et roque au sud. Objectif: les champs pétrolifères du Caucase (parenthèse: le jeu montre très bien le dilemme allemand: à partir de 1942, il est impossible de frapper partout et un choix s’impose).

A grand renforts de counterblows, Philippe attendrit la ligne russe, au prix de quelques pertes, avant d’accélérer. Le front qui faisait le siège de Dniepropetrovsk est pris au piège de la manœuvre, englouti corps et âme. Le redéploiement des panzers plein sud aboutit à la chute de Stalingrad.
Devant Moscou, Smolensk tombe également, avec une nouvelle unité russe entièrement détruite. Mais le front centre se stabilise.
Les unités russes commence à s’aguerir (se retournent sur leur face rouge plus puissante) et commence à taper plus fort. Quatre unités allemandes sont désormais affaiblies. Le cœur de l’été approche. L’allemand est à portée de victoire automatique. Va-t-il chercher son dernier PV au sud, ou à Kalinine, désormais à portée de chenilles ? Le choix est dur, d’autant que la contre-attaque russe sur le Donets menace l’approvisionnement des Panzers à Stalingrad.

Front fin juin 1942. Comme historiquement, l’allemand a redéployé ses blindés vers le Caucase.

Tour 8 (juillet-août 1942)
C’est l’été, les routes sont sèches. L’allemand bénéficie d’une bonne inertie, il en profite pour pousser, sans combattre, à Saratov, à Kalinin, à Novorossyisk, pour 3 PV supplémentaires, et menace un front russe d’encerclement à Leningrad.

La contre-attaque russe ne se fait pas attendre. Une offensive inattendue permet de reprendre Smolensk et Stalino, moins défendues en raison des pointes blindées désormais avancées dans la profondeur. L’encerclement qui se profilait à Leningrad est contré.
Au sud, une armée blindée venue d’Astrakhan tente également de reprendre Stalingrad mais ne parvient pas à s’emparer de la ville dans laquelle s’est retranchée la 4ème armée roumaine.

C’est ce dernier point de victoire qui reste allemand qui permet à ce dernier de l’emporter en victoire automatique à 26 PV en début du tour 9. L’URSS s’effondre, les masses laborieuses soviétiques investissent le Kremlin et envoient le camarade Bertrand Djougachvili en Sibérie.

Situation à la fin du tour 8, début du tour 9. La contre-attaque sur Smolensk a surpris l’allemand, en fâcheuse posture à Kalinine si le jeu avait continué…

Une belle partie, pour ce qui est certainement un des meilleurs wargames « accessible » sur ce théâtre. La victoire automatique pousse les allemands à aller dans la profondeur. Sans celle-ci, l’Allemand aurait été en très mauvaise posture. Dans cette partie, le choix allemand de ne pas chercher le contrôle des trois villes-objectifs, mais plutôt d’encercler et de détruire des armées russes (qui rapporte 1 PV par armée), a clairement payé.

Article précédentCdF TM résultat 3ème Qualifier Online
Article suivantLa mine de Phandalin épisode 8

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici